Aujourd’hui équinoxe, moment particulier de notre calendrier, où le jour et la nuit ont une durée égale…. jour d’équilibre, donc, au-delà duquel la durée de la nuit prend le pas sur celle des jours.

Ce passage, au niveau des cycles des saisons marque le moment où l’énergie accumulée durant le printemps et l’été et les transformations qui ont pu s’y opérer reviennent l’intérieur de nous, dans notre matière, dans notre subconscient. C’est comme la sève qui rentre dans les racines de l’arbre. C’est un moment de prise de conscience de ce qui nous a construit durant l’année jusque là, et aussi de ce qui va nourrir notre propre équilibre ensuite.

C’est un temps qui pour cela a été ritualisé à toutes les époques de l’humanité et qu’il est donc normal de célébrer.

La vision de l’alchimie sur laquelle s’appuient les Neuf Souffles renforce encore cette notion de passage : nous sommes à la fin d’une période de transition importante entre les 2 premiers tiers de l’année où toute l’énergie active de transformation se déploie et le dernier tiers qui est une phase de récolte de tout le vécu et les efforts antérieurs.

C’est donc un point de bascule entre deux fonctionnements très différents. Pour les vivre il y a donc une attention particulière à avoir. Un point de bascule est un moment où ce qui est connu appartient au passé mais où ce qui vient ensuite n’est pas encore connu. Il y a comme une légère suspension dans laquelle il est important de rester sans s’endormir et sans s’agiter.

Comment se positionner dans ce passage ?

Selon l’enseignement des Neuf Souffles, cette période correspond à la famille d’archétypes de l’Instructeur, soit dans le corps à la zone du visage et des organes des sens. Ce passage du 21 Septembre correspond plus précisément à l’archétype du Veilleur lié à la zone des yeux et à la vue.

La fonction de l’Instructeur en général est de prendre conscience de ce qui a été fait, reçu, expérimenté et de décider ce qui de tout cela est bon ou pas. L’instructeur n’agit pas mais choisit.

Le Veilleur comme Dieu dans la Genèse regarde clairement et peut dire : « cela est bon ».

L’archétype du Veilleur nous dit d’être avec notre vie comme Dieu sur sa création : de regarder sans complaisance, et pourtant avec une pleine bienveillance… et de pouvoir honnêtement dire : « cela est bon », ou « cela ne me convient pas ». C’est une bonne période pour faire un bilan.

Le Veilleur est aussi celui qui pose un cadre clair, simple, respirant à l’intérieur duquel il y a de l’espace pour recevoir de l’énergie neuve, pour créer de nouveaux possibles…

C’est cette même énergie que celle qui inonde tous les espaces vides du cosmos, qui existe entre chaque étoile, entre chaque corps céleste, et entre chacune de nos molécules et que l’on nomme énergie du vide ou énergie libre… une énergie plus vaste que nous, indispensable pour ne pas répéter le passé, et disponible pour nous porter.

Il est donc nécessaire, pour ne pas être entraîné par le brouhaha des informations, de créer activement ces espaces qui respirent, dans lesquels nous pouvons, non pas faire un bilan analytique de là où nous en sommes, mais, à la manière d’un bon instructeur, avoir la détente d’esprit de « décanter »…. et naturellement de voir clair sur ce qui a de la valeur pour nous.

Comment créer ces espaces ?

Voici une série de propositions issues de ce que l’enseignement du Veilleur porte. Évidemment vous pouvez adapter cela à votre guise.

Tout d’abord, pratiquement, il peut être nécessaire de définir la plage de temps dont on a besoin chaque jour pour revenir en soi. Se donner un temps minimum, à un moment approprié pour vous de la journée, compatible avec la vie professionnelle et familiale, durant laquelle vous n’aurez à répondre à aucune sollicitation extérieure : pas de téléphone, d’internet, ni de relation sociale.

Dans ce temps, il est certainement important que vous ayez une pratique pour réveiller votre corps : au minimum de vous étirer, de faire une séance de yoga, ou de sport plus intense pour vous remettre en lien avec vos sensations… et dans l’idéal, de danser… danser en étant guidé ou librement pour vous relier à votre matière, à vos émotions, à votre imaginaire. Danser pour retrouver votre place sur Terre, sous les étoiles, dans la matrice de l’air. Danser pour accueillir votre état et lui donner la parole.

Ensuite vous pourrez vous donner les conditions de poser un bilan : écrire par exemple, pour nommer où vous en êtes, poser vos doutes, vos joies, vos insatisfactions… pour nommer clairement ce qui selon vous est bon, de ce qui ne l’est pas dans votre vie. Vous pouvez même dresser un tableau en deux colonnes (« bon » – « pas bon »).

Ne pensez pas que vous devriez faire quoi que ce soit de ce tableau, juste écrivez et regardez. Accueillez cela en vous donnant un temps de silence, de respiration, une courte respiration. Simplement remettre dans ce silence ce constat que vous faites à plus grand que vous, pour laisser l’énergie du vide la prendre en charge.

Accordez-vous ces temps au moins durant les 7 jours qui viennent… et seulement à l’issue de tout cela relisez toutes vos notes et demandez-vous de quoi cela vous donne envie.

Dans tous les cas soyez détendus sur le fait que de simplement poser ce cadre pour vous-mêmes vous ouvre les portes d’une phase de récolte et que vous pouvez faire confiance dans ce que l’automne va vous amener… c’est ce que l’on nomme lâcher prise.

J’espère que ces paroles vous ont été nourrissantes et je vous souhaite un bel équinoxe, et un automne et un hiver remplis de paix.

Nicolas Bernard