L’animal relationnel
L’épaule est très caractéristique de l’être humain par rapport au reste du monde animal… sa structure est adaptée à une posture que nous sommes presque les seuls à avoir : une posture redressée.
Les bras ne sont pas pour nous des pattes pour prendre appui, mais des membres pour entrer en lien avec le monde… et surtout le monde qui nous entoure, que nous nommons « monde du milieu ». Les bras baignent dans l’air, plongent littéralement dedans et vont à la rencontre de tous les êtres vivants avec lesquels nous partageons le même air, qui sont enveloppés par la même matrice de l’atmosphère.
Notre lien à la réalité, qui passe beaucoup par les bras, est beaucoup plus émotionnel que pour les quadrupèdes : avec nos bras nous ne prenons pas appui sur Terre, mais sur l’Air !
De ce point de vue, de tous les animaux « terrestres », nous sommes les plus proches des oiseaux… et nous savons que les contacts que nous établissons avec nos « ailes » sont indispensables pour notre œuvre d’alchimistes incarnés : il faut rencontrer la réalité avec une fermeté légère pour la transformer et se transformer.
La Farouche : l’ancrage dans la légèreté
Les épaules sont la racine de nos ailes. De là naît notre élan vers les autres… l’impulsion d’ouvrir ou non notre envergure.
Cette première partie des bras, de la famille de la sensuelle, est instinctive, sauvage… pour qu’il n’y ait pas repli, des contraires apparents doivent être équilibrés en permanence, comme un animal sauvage qui se tient à la lisière.
L’anatomie reflète bien cet équilibre. L’omoplate, la clavicule et l’humérus forment une coupe inversée qui se pose sur la cage thoracique. Il ne s’agit pas d’une véritable articulation, puisqu’il n’y a pas de lien osseux avec la colonne vertébrale ni avec les côtes… L’épaule glisse et danse sur ces dernières… à la fois forte légère.
Comme la jambe est ancrée dans la solidité du bassin, le bras est ancré dans la légèreté de l’air, il repose sur le volume d’air contenu sous les côtes, dans les poumons… merveille de précision, les ostéopathes savent combien le « réglage » d’une épaule est délicat.
Liberté, lien et plaisir
Pour cela nous appelons cet archétype « Farouche » : elle assure la préservation de notre « faroucherie relationnelle »… car oui c’est sensible d’accepter d’ouvrir ses ailes, il a danger de les perdre, d’être coupé dans ses élans, de rencontrer une réalité fade sans plaisir, de ne pas trouver les liens ont du sens, de perdre sa liberté…
Trois ingrédients indispensables à la plénitude de la Farouche : liberté, lien et plaisir.
Notre vie est souvent une danse entre ces pôles qui s’opposent ou se cherchent plutôt que se soutenir mutuellement : parfois la relation est sans plaisir, le plaisir est sans lien, la liberté nous coupe, le plaisir nous prive de liberté… etc.
Les symptômes de l’épaule
Les épaules gelées, les tendinites… et les fractures bien sûr… sont peut-être le reflet d’un manque de délicatesse ou de sensitivité dans la manière d’entrer en relation. Que cela vienne de soi ou de l’autre, le résultat peut-être le même : un retrait du lien, typique d’une attitude de protection.
Le corps parle à ce sujet souvent plus clairement que notre capacité à sentir : notre culture continue, par bien des aspects, à être « rude » relationnellement, et à ne pas nous apprendre à donner de la valeur aux équilibres fins qui donnent ou non envie de s’ouvrir… de nombreuses manière le sens du devoir prend le dessus sur cette sensibilité.
La saison de la danse
Explorer cet archétype et lui redonner sa valeur, c’est retrouver notre capacité d’envol dans ce monde.. c’est peut-être aussi la racine de la danse… et pour danser librement, nous avons besoin de plusieurs choses :
- d’un axe fort comme le dos, sur lequel nos bras s’appuient pour s’ouvrir.
- De la force des jambes, de la puissance instinctive qui est le souffle chaud du mouvement qui porte nos ailes.
Force vive et sécurité assurent notre capacité si délicate à aller dans le monde.
Retrouver liberté, lien et plaisir… c’est pour cela que nous dansons à l’écoute de l’intelligence de notre corps.
Le message de la farouche
La Farouche nous rappelle en permanence à notre place d’humains pris entre besoins de solitude, de plaisir, de contact. Peut-être la question qu’elle pose est-elle simplement « Prends-tu plaisir à vivre ? »… ou « de quoi as-tu besoin pour te laisser porter par la vie ? ».
Nicolas BERNARD
Plus d’infos sur ce symbolisme : “Les Cartes du corps“
Edith Azan says
Votre article sur la farouche m’a bcp intéressée, car j’ai tout cumulé…surtout côté gauche !
Merciii
Betard says
Merci pour ces explications. Ça résonne en moi après un blocage de l’épaule gauche depuis l’arrêt de mon activité professionnelle.
La danse oui oui. Un stage avec vous ne peut être que profitable
A s’offrir
Merci
Lucette
admin says
bienvenue !