La Farouche (carte n°21) de l’oracle du corps des Neuf Souffles fait partie des archétypes très caractéristiques de l’être humain par rapport au reste du monde animal… la structure de notre épaule est adaptée à une posture que nous sommes presque les seuls à avoir : une posture redressée.
Les bras ne sont pas pour nous des pattes pour prendre appui, mais des membres pour entrer en lien avec le monde… et surtout le monde qui nous entoure, que nous nommons « monde du milieu ». Les bras baignent dans l’air, plongent littéralement dedans et vont à la rencontre de tous les êtres vivants avec lesquels nous partageons le même air, qui sont enveloppés par la même matrice de l’atmosphère.
Notre lien à la réalité, qui passe beaucoup par les bras, est beaucoup plus émotionnel que pour les quadrupèdes : avec nos bras nous ne prenons pas appui sur Terre, mais sur l’Air.
De ce point de vue, de tous les animaux « terrestres », nous sommes les plus proches des oiseaux… et nous savons que les contacts que nous établissons avec nos « ailes » sont indispensables pour notre œuvre d’alchimistes incarnés : il faut rencontrer la réalité avec une fermeté légère pour la transformer et se transformer.
Le symbolisme corporel de l’épaule
Les épaules, la Farouche, sont la racine de nos ailes. De là naît notre élan vers les autres… l’impulsion d’ouvrir ou non nos ailes.
Pourquoi la Farouche ? Parce que cette première partie des bras, de la famille de la sensuelle, est instinctive, sauvage… et l’anatomie reflète bien, avec ces trois os principaux (omoplate, clavicule et humérus) les besoins essentiels de cette part de nous pour préserver notre « faroucherie relationnelle »… car oui c’est sensible d’accepter d’ouvrir ses ailes, il a danger de les perdre, d’être coupé dans ses élans, de rencontrer une réalité fade sans plaisir, de ne pas trouver les liens ont du sens, de perdre sa liberté…
Trois ingrédients indispensables à la plénitude de la Farouche : liberté, lien et plaisir.
Notre vie est souvent une danse entre ces pôles qui s’opposent ou se cherchent plutôt que se soutenir mutuellement : parfois la relation est sans plaisir, le plaisir est sans lien, la liberté nous coupe, le plaisir nous prive de liberté… etc.
Explorer cet archétype et lui redonner sa valeur, c’est retrouver notre capacité d’envol dans ce monde.. c’est peut-être aussi la racine de la danse… et comme nous le montrent les liens des archétypes en eux dans le corps, pour danser libres dans le monde, nous avons besoin de plusieurs choses :
- d’un axe fort (particulièrement les lombaires hautes, la régente qui assure notre intégrité), sur lequel nos ailes puissent s’appuyer : nous avons besoin de cette sécurité pour les ouvrir.
- D’énergie, de puissance terrestre, ce que les jambes, et particulièrement le Fougueux (anches et cuisses) doivent assurer : un feu qui porte les ailes sans limite.
Force vive et sécurité assurent notre capacité si délicate à aller dans le monde.
Retrouver liberté, lien et plaisir… c’est pour cela que nous dansons à l’écoute de l’intelligence de notre corps.
Nicolas BERNARD
MMMhh j’aime beaucoup à bientôt, je vais diffuser