extrait du livre « Le Corps au Cœur de l’Homme » à paraître le 19 Septembre 2014 aux éditions Souffle d’Or.
La prison n’existe pas exactement en dehors. La matrice existe en chacun de nous. Elle y est produite par nos choix personnels qui altèrent nos modes perceptifs.
Il s’agit d’une co-création qui a atteint un tel niveau de tangibilité que nous y croyons tous. Et la matrice, d’un certain point de vue est en effet partout : elle est dans les relations sociales comme dans les murs ou les arbres que nous voyons. Elle y est car les codes qui définissent l’apparence du réel sont en nous. Nous avons choisit de les prendre… pour vivre, pour survivre. C’est notre rêve collectif.
Sans nous en rendre compte, nous réactivons à chaque instant le choix de nourrir ce rêve-là. À chaque geste, à chaque perception… Nous le faisons, automatiquement, puisque nous avons oublié qu’il existe autre chose… mais nous le faisons quand même : chaque mode d’action, chaque pensée et même chaque mode perceptif est en réalité un choix qui nous emmure un peu plus dans le scénario en cours. De la même façon que des réseaux de neurones se renforcent avec la répétition, les systèmes de personnalités se renforcent avec l’usage que l’on en fait. Plus nous faisons le choix (in)conscient d’activer les chemins dictés par leurs scénarios, plus ils deviennent fort et performants, plus ils forment ce que l’on nomme, en théorie des fractals, un attracteur.
L’attracteur de la matrice ne l’est que grâce à ses propriétés hypnotiques sur notre conscience. Sortir de cette hypnose reste toujours possible. C’est possible, en substance, à chaque instant, en vertu d’un certain effort, mais aussi également lors de moments clefs de notre vie, de la vie du groupe social, et même de la planète et du cosmos. Nous verrons plus loin que les symptômes sont des moments particulièrement propices où la matrice elle-même est dans le besoin de changement et où les portes s’ouvrent à l’éveil.
La matrice elle-même, puisqu’elle est issue du cosmos en mouvement, aspire sûrement d’une certaine façon au changement, et à retrouver sa nature intrinsèque… mais seuls nos choix et nos efforts individuels peuvent rétablir son fonctionnement d’origine… individuellement et collectivement.