La force de l’amour !

La cage thoracique n’est pas une cage… ô non !

Les côtes sont des doigts amoureux qui enveloppent la tendresse des poumons, l’infinie délicatesse de des tissus qui épousent l’air, les membranes si fines que les gaz peuvent aller rejoindre nos petits globules ! Le sternum est un plastron de dignité, un emblème qui dit notre fierté d’être là devant l’autre, redressé et sensible !

La cage thoracique est ce qui est le plus ouvert en nous. Le continuum de l’air vient en entier à nous, par la respiration nous entrons en lien avec les vents puissants des hauteurs, avec les frémissement sur l’eau, et avec le souffle mêlé de tout ce qui vit sur cette planète… c’est extraordinairement intime.

Les doigts des côtes palpent délicatement l’air et le ramènent en nous… c’est un acte d’amour, comme l’enveloppement de l’atmosphère est pour la planète et tout les vivants un acte d’amour inconditionnel… un amour ferme, indéfectible. L’air enveloppe chaque parcelle de notre être !

Action que répètent pour les poumons notre sternum et nos côtes. Car s’il y a ouverture, il y a protection, avec fermeté… fermeté qui se retrouve dans la respiration… action constante comme le battement du cœur que les poumons contiennent.

L’amour existe parce qu’il y a de l’engagement, de la force !

L’archétype de la Généreuse

Cette force incarnée par la poitrine nous évoque l’amour de la maman pour son enfant, l’engagement puissant, féroce, inextinguible de l’ourse pour son ourson.

Tout ce thorax, c’est la famille de la nourrice… et celle-ci, par sa constance, par la profondeur et l’amplitude de l’air qu’elle nous apporte est bien généreuse et mérite son nom !

La vraie générosité, nous apprend cet archétype, c’est l’engagement. Comme le disent les psychologues : l’amour ne suffit pas. La sincérité non plus. Les enfants, notre enfant intérieur… et tous les êtres que nous côtoyons ont besoin d’engagement.

L’engagement qui n’est pas arrogance, l’engagement tranquille est ferme est une posture claire de la poitrine. Nous le savons tous : une poitrine en dedans, c’est une posture de retrait, une poitrine en avant c’est une posture d’affront…. une présence qui rassure est pleinement là : elle va vers l’autre mais reste centrée… c’est la même attitude que lorsqu’on écoute une confidence !

Les danseurs de danse de couple… et particulièrement ceux du tango argentin, mais aussi les danseurs de danse-contact, connaissent cela : un engagement vers l’autre et vers soi… base de confiance et de créativité !

La tribu : l’enseignement central de la Généreuse

La Généreuse nous amène dans une position d’amour juste et pleine, engagée. Je m’aime en aimant l’autre. Je m’aime tellement que je sais que j’ai besoin de cette « nourriture » qui est l’autre…

Par son intimité avec tout ce qui vit, par son sens profond de l’interrelation, ainsi que par la qualité d’engagement qu’elle apporte, la Généreuse porte, plus que tout autre archétype, le sens de la communauté. La Généreuse nous rappelle que nous sommes des êtres par nature tribaux, que nous sommes profondément émotionnels, que nous avons besoin de liens, d’être touchés… et de nous sentir entourés et appréciés… et que nous-mêmes avons à apprécier.

C’est un message trop souvent oublié dans notre société qui tend à l’individualisme : ton humanité réside dans l’amour qui te lie à ta communauté.

… et cet amour, comme l’action constante de la respiration… est une action !

Et la saison ?

Et oui, début Mai c’est la Généreuse… autant l’hiver peut être un temps de repli sur soi, d’isolement, ainsi que d’autres moments de l’année… autant cette phase du printemps implique que les liens dans la tribu soient efficients, qu’unis les gens aillent aux jardins, réparent les vieux toits… c’est le moment de retrouver l’amour du lien pour la tribu soit une entité généreuse comme l’est le plein de la nature, ces feuillages déployés et ces fruits en chemin !

Pathologies des poumons et de cette sphère

Avoir des pathologies de cette zone parle donc d’un déficit de contact profond, soutenant, engagé… de nous vers les autres (et donc de notre difficulté à donner) ou des autres vers nous (et donc de notre difficulté à recevoir) !

Les douleurs dans la poitrine, les toux profondes, le souffle court, les douleurs costales sont autant de signes d’une souffrance de tribu. C’est certainement aussi le cas de l’addiction au tabac… tabac qui est justement une plante de lien, utiliser par les chamans pour entrer en relation de partenariat avec les esprits… et qui vient combler un vide lorsque l’on ne se sent pas entouré !

Le message de la Généreuse

Depuis la rondeur de notre poitrine, à tout instant de notre vie, la généreuse nous murmure sans cesse : « Te donnes-tu assez à l’amour qui t’es donné et que tu as pour les autres ? Es-tu plein ? »… « Sois abondant ! »

Nicolas BERNARD

Plus d’infos sur ce symbolisme : “Les Cartes du corps“