« Qui serai-je, si j’osais être qui je suis entièrement ? » : cette question je me la suis posée plusieurs fois en dansant et à chaque fois j’ai reçu des réponses énormes ! Des réponses qui m’ont littéralement permis de changer ma façon d’être et de donner. La première fois c’était en préparant un stage de 2 jours « oser être soi » que j’allais donner à Strasbourg, invitée par une de mes collègues, Fabienne Hester. Je réalisai combien oser être moi m’exposait au fait de croire bien au fond de mon inconscient que j’allais me retrouver seule. Oui !, si je me permettais cette femme ancrée, instinctive, puissante, sensible, autonome… alors plus personne ne me soutiendrait… plus personne ne me cajolerait… pffff plus de mari, plus d’enfants, plus de maman pour moi…. !! J’accueillais tout cela avec surprise, étonnement mais surtout beaucoup de tendresse et de larmes…. J’ai donc vu et pu décider que Oui je pouvais être absolument qui je suis, forte, ancrée, dans mon don aux autres, que ça allait même être super pour eux, moi, ma famille. ça a complètement changé ma façon de rentrer dans un stage et de me donner dans mon enseignement.
Plus généreuse, plus détendue, lâchée et douce avec mes peurs. Plus douce avec mes besoins de soutien et d’enveloppement, de présence soutenante à mes côtés « malgré » ma force et mon autonomie. Cette danse entre ces deux pôles peut parler à beaucoup d’entre vous, et elle continue bien sûr de me danser très souvent.
Récemment, à partir de ma lecture du livre « Comment je suis devenu moi même » de Irvin D. Yalom*, d’un autre livre que je lis et pratique en continue « Shaman » de Ya’Acov DK**, que je vous recommande chaleureusement, et de notre WE (avec Nicolas) passé chez Marc Vella*** rassemblés autour de la question : « que peut on faire aujourd’hui face à cette « crise » ? m’est revenue très très fort cet éclairage dans mes pensées :
- quoi qu’il en soit ( réf à la situation de « crise sanitaire » actuelle) nous allons tous mourir, c’est comme ça, c’est l’ordre même de la vie… que les choses se passent au mieux ou « mal »
- mais, qu’est-ce qui fait que nous mourrons en paix, « heureux », la conscience « tranquille » ?
- c’est très certainement d’avoir fait tout ce qui était en notre pouvoir…
- notre seul pourvoir réel est de manifester qui on est vraiment, de donner tout ce que nous sommes venus incarner comme force et lumière singulière, tous ce que nous avons reçu, comme dons, comme apprentissages de vie, ce qui nous a renforcé, rendu plus heureux et plus vivant.
- cette question « qui serai-je, si j’osais être qui je suis entièrement ? » est une question qu’on doit absolument se poser… je crois même que c’est la seule question qu’on devrait se poser même ! Personnellement j’ai besoin de me la poser et de me la reposer régulièrement.
- Et la seule manière que je connaisse d’y répondre sans se prendre la tête est de danser. Pourquoi ? Parce que quand on danse librement et « à fond » (c’est à dire en se donnant entièrement à la danse), c’est directement notre corps et notre mouvement qui nous répondent.. des gestes arrivent, se répètent, s’amplifient, un état, une façon de se tenir, d’être au monde, des images, des odeurs pour certains, des paroles, des visions, des sensations, des sentiments arrivent parce qu’on les autorise ! Notre corps, et notre âme nous parlent en direct. C’est ça le cadeau de la danse et d’avoir un corps pour traverser cette vie !
- Alors il devient possible de sortir du marasme des émotions en tout genre qui nous assaillent de plus en plus quotidiennement en ce moment. Alors nous savons vers quoi diriger notre attention. Nous savons peut être mieux comment agir, ce qui nous rend plus déterminés et généreux quand nous nous levons. C’est comme si toute notre vitalité, notre cœur, notre âme, notre corps se mettent à fonctionner ensemble et nous hissent vers le don, et une créativité qui « s’ expand », un pouvoir qui nous nourrit, nourrit le monde et nous allège.
Dansons, dansons pour nous dresser, nous vivons une époque incroyable où tellement de choses sont possibles. Nous avons tous un rôle à jouer. Chacun de nous comptons tellement !
Anne Ena BERNARD
* Comment je suis devenu moi même, Ed Albin Michel, IrvinD.Yalom, fameux psychiatre américain
** « Shaman » , Ed Hay House de Ya’Acov Darling Khan, fantastique enseignant du Mouvement comme une Médecine, co-créateur de la School of Movement Medicine dont je suis certifiée, « shaman occidental » reconnu par ses « pairs » shaman d’Amazonie et de Sibérie.
*** Marc Vella : musicien pianiste virtuose, créateur de la Caravane Amoureuse qui sillonne le monde entier, écrivain, compositeur, créateur de « l’école de l’éloge de la fausse note » : https://ecoledelafaussenote.com/
Merci Anne Ena pour ton partage émouvant de femme humaine à la fois si forte et si vulnérable.
J’ai vu ta « puissance à oser être » quand tu danses. J’ai aussi entendu la sensibilité de ton écoute de l’autre, dans ta voix.
Danser librement à fond, tel est le chemin que tu nous montres dans les stages.
J’apprends à m’exercer, à pratiquer régulièrement, parfois je doute mais je recommence car c’est la seule façon de retrouver mon lien,
je le sens, c’est la seule façon d’approfondir, de m’accorder et de me découvrir.
Je viens de découvrir Marc Vella : quelle grâce dans ses paroles et sa musique ! Merci, Merci !!!
Chère chère Colette, il n’y a pas d’heure, ni d’âge pour se laisser fleurir avec les valses-hésitations… Continue le lien,
Bien à toi, Anne Ena
Merci Anne Ena pour cet article remarquable, bienvenu dans la période que nous traversons.
Je suis entièrement d’accord avec vous, et je vous cite: « notre seul pouvoir réel est de manifester qui on est vraiment , de donner tout ce que nous sommes venus incarner comme force et lumière singulière, tout ce que nous avons reçu comme dons, comme apprentissages de vie, ce qui nous a renforcé, rendu plus heureux et plus vivant. »
Oui quand je danse librement, mon corps, mon âme et mon esprit me parlent librement, expriment mes émotions que je reçois comme un cadeau.
Il se trouve que je suis aussi lectrice d’Irving D. Yalom, et que j’ai particulièrement apprécié la lecture de « Comment je suis devenu moi même « .
Je n’ai pas encore participé avec vous à la danse des 9 souffles, j’ai juste tenté de danser pendant le confinement par internet, mais j’ai besoin d’être physiquement en présence du groupe.
Un stage avec Les Neufs Souffles permettrait que l’on se rencontre enfin.
Je suis près de Toulouse et je n’ai pas envie de voyager en ce moment.
Merci beaucoup Anne Marie pour votre commentaire.
Je serai heureuse que vous puissiez danser avec nous.
Tout notre agenda se trouve là : https://lesneufsouffles.fr/agenda/
Avec l’esprit de la grâce et de la danse, nous verrons bien ce qui vient.
A bientôt peut être alors,
Anne Ena