Je lisais hier un magnifique roman, présent dans ma bibliothèque certainement depuis des années et que curieusement je n’avais jamais repéré.
Un roman où un guide s’adresse à la manière d’une confidence à une femme venue résoudre une énigme. Il lui parle du village où il l’emmène et il la prévient qu’elle ne va trouver ce qu’elle croit, et qu’elle risque d’en être profondément changée. Il la met en garde gentiment de ce qui risque de lui arriver, car dans ce village la seule chose qui compte, c’est d’être heureux. Rien d’autre n’a de valeur ni ne mérite d’attention.
Je remercie cette lecture (« La Belle Amour humaine » de Lyonel Trouillot, Actes Sud) qui remet les choses en ordre, dans un monde si en désordre.
Nous sommes tous en quête, en quête de résolution. Il y a quelque chose d’agité en nous qui cherche en permanence à faire justice, à obtenir ce qui n’a pas été donné de droit lorsque nous en avions besoin. Cette face avide de notre psychisme n’a ni tord ni raison, mais elle nous pousse à agir pour se battre et régler un compte. Nous pouvons être hypnotisés par cela, particulièrement lorsque le monde ou les circonstances qui nous entourent semblent justifier le sentiment d’injustice, de danger, d’abus, d’irrespect de la vie.
C’est terrible comme la violence engendre la violence et nous fait oublier ce centre, cette question essentielle : es-tu heureux(se) ?
… qui mène naturellement à d’autres questions : De quoi as-tu besoin pour l’être ? Qu’est-ce que tu peux faire pour honorer cette capacité au bonheur qui est en toi plutôt que d’agir pour éliminer ce qui, crois-tu, t’empêche de l’être ? Qui serais-tu si tu étais parfaitement gardien de ton bonheur, quelle relation aurais-tu avec tes proches, quelle place prendrais-tu dans la société ?
Nous savons tous combien aucune action n’est bonne ou mauvaise : il n’y a aucun critère objectif, aucune ligne de conduite extérieure, aucun catalogue des actions disponibles qui puisse nous aider à décider comment agir de la bonne manière. C’est à la fois une grande liberté et un grand fardeau, car nous sommes les seuls qui pouvons sentir ce qui est juste… un grand fardeau car nous sommes tous pétris de blessures, de manques, de hontes qui brouillent les pistes et nous amènent plus souvent à réagir plutôt qu’à agir.
Or en substance, réagir, c’est chercher à éliminer quelque chose à l’extérieur (parfois à l’intérieur lorsque l’on s’en prend à soi-même) pour tenter obtenir des miettes de bonheur.
L’important est de savoir d’où nait l’action. Bien sûr, pour que l’action soit créative, pour que l’action ajoute quelque chose au monde plutôt que de chercher à lui enlever quelque chose, il faut qu’elle vienne du centre, d’un centre lié à l’étincelle indestructible qui fait que nous sommes en vie, étincelle qui ne peut être autre que bonheur.
Bien sûr il faut revenir en soi, dans son corps, décrocher un peu les méandres grincheux du mental. Bien sûr cela demande de la discipline et parfois de l’accompagnement car la bobine de nos pensées est bien emmêlée et répétitive…. mais c’est là, toujours là, fondamentalement en dehors de toute complication, en marge du monde comme nous le connaissons, graine toujours disponible.
Donc dansons, dansons…
Nicolas BERNARD
Nicolas anime un groupe suivi en ligne entre le 21 Novembre et le 12 Décembre sur le thème « Chemins de Beauté et de Force », pour retrouver des points d’inspiration à l’action qui naissent d’un endroit au service de la vie : https://lesneufsouffles.fr/agenda/chemins-de-beaute-de-force/
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