Fou.
Je danse comme un funambule.
Je suis celui qui choit juste après la chute de l’équinoxe.
Je suis celui qui est déjà passé de l’autre côté, qui voit l’ombre et se réjouit des reflets du ciel dans la terre !
Regarde-moi grand roi ! Tu as bien construit tes certitudes sur un édifice d’élans et d’efforts, de rencontres et de jugements justes ! Tout est si raisonnable, c’est mignon, tu as fait de ton mieux !
Mais avec moi la mâchoire s’ouvre pour réaliser le gouffre monumental d’inconnu qui est là sous nos pieds, sous tes touchantes tentatives de cerner le monde.
Je ris comme l’os qui roule dans le temporal, juste sous l’oreille, véritable fontaine de mystère.
Je suis invisible parfois, terrifiant si je veux.
Avec moi commence l’Or véritable, celui dont tu ne pouvais pas te douter !
Lâche prise pour de bon, ami, tu sais bien qu’il n’y a qu’un danseur qui puisse chevaucher pour toi les flux impétueux et les caresses impensables.
Je sème, premier poète du nom, moi le Fou, les graines que tu désirais secrètement.
Laisse faire, de toutes façons les dés sont jetés, tu es déjà paré de dentelles.
Laisse toi aller à ces rires et ces larmes, c’est la vraie récolte, celle qui t’échappe.
Je suis l’Or véritable, celui dont tu as rêvé dans tes nuits les plus profondes.
Tu as fait au mieux, maintenant la fête nocturne commence, c’est un temps pour toi.
Profite !
Nicolas BERNARD
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