L’été est une grosse marmite, le haut de la vague d’énergie de l’année… mélange d’activité intense et de détente.
L’ère moderne a fait de cette époque une période de vacances. Cela peut sembler absurde du point de vue de nos ancien (et contemporains) qui pratiquent l’agriculture… il faut prévoir, anticiper, assurer de bonnes récoltes, mettre à l’abri. Se détendre dans ce moment si capital peut sembler fou, inconscient, lascif.
Or on oublie souvent que dans notre histoire d’humains, le temps agricole est en fait très court : l’immense masse de nos ancêtres étaient des chasseurs-cueilleurs, des êtres vivant au rythme des saisons et des ressources immédiates. Nous sommes génétiquement constitués pour cela… et du tout du point de vue de l’Homme paléolithique, de l’être humain vivant en interrelation avec la nature, l’été est une période d’abondance incroyable : les plantes, les fruits, les fleurs, les petits animaux jeunes et tendres… non seulement toute la nourriture nécessaire est accessible facilement, mais en plus le froid est loin.
C’est un temps où on peut se détendre et se laisser porter… comme sur le dos d’un dragon.
S’abandonner sans se laisser aller est un art plus difficile à cultiver dans nos sociétés de consommation que lorsque l’on a à chasser ou cueillir, et pourtant c’est une clef pour tirer le plus pleinement parti possible de cette saison.
Car le feu de l’été est d’abord un feu pour l’âme, un point de bascule, une marmite active où de nouveaux possibles sont accessibles. C’est pour cela, pour marquer cette portance qu’à la Saint Jean, le 25 Juin les gens passent traditionnellement par dessus le feu.
La question est donc : « Comment garder cette vivance de l’animal sauvage pour recevoir dans sa détente le feu transformateur? »
C’est une question particulièrement importante durant l’été… et le reste de l’année. Une question à laquelle personne d’autre que soi ne peut répondre. C’est une histoire de sincérité : « est-ce que je me laisse aller et je gâche le feu? », « est-ce que au contraire je ne me laisse pas faire et je ne me laisse pas prendre? », « suis-je dans ce bon équilibre tonus-détente, action-relâche? ».
Des questions que l’éducation courante ne nous amène pas à nous poser…
et portant, ce sont, dans le sens alchimique du terme, de vraies questions de vie ou de mort.
Nicolas Bernard
Bonjour
Merci pour cet article. Il ouvre des portes qui sont nouvelles pour moi, j’aime cette nouveauté.
Je n’ai pas compris la phrase « … je ne me laisse pas faire et je ne me laisse pas prendre? » Elle m’intrigue, mais de façon opaque. Qu’y mettez-vous derrière vous-même ?
Belle journée
Thierry
la question dans ces deux propositions de « je ne me laisse pas faire et je ne me laisse pas prendre » est : est-ce que je résiste?… si je ne me m’abandonne pas, rien ne peux entrer dans mon système. Lorsque je suis en résistance, je peux croire que si je m’abandonne, je vais me faire « prendre »… c’est un point délicat car nous avons tous été plus ou moins abusés dans notre confiance… et pourtant sans détente, on ne peut rien recevoir de nouveau..
sujet tres interessant et plein de bonnes infos.