Le réveil de l’Ours
Au pays Basque comme dans d’autres régions, nous entrons maintenant dans la période des carnavals. C’est le réveil de l’Ours.
La sagesse populaire sait que le mouvement des sèves qui remontera le long des tiges et des troncs verticaux commence sous la Terre, de manière invisible et pourtant perceptible. Ce pré-printemps est comme le grondement des rocs qui se fendent sous l’effet des poussées tectoniques. Par effet d’inertie, bien que les jours rallongent, le froid est peut-être plus intense que jamais… mais par en-dessous la chaleur vient. La croûte de frimas fait en fait partie de la préparation à la montée de vie. Les graines et les bourgeons vivent maintenant les processus qui vont permettre la levée de leur dormance.
Dans nos corps comme dans la nature, la puissance est en action, tout en nous se prépare à bondir dans le printemps manifesté.
La hanche, la cuisse et l’archétype du Fougueux
Les cuisses et les hanches sont les parts les plus fortes de notre corps. Les muscles des fessiers nous permettent de bondir, de nous propulser, de nous engager de toute notre vigueur dans l’espace.
Les jambes tout entières sont des expansions de notre centre instinctif qui vont au contact des forces de la Terre, des puissances du monde d’en bas…. comme nos bras vont au contact des forces du monde du milieu… et en comparaison de cela, on peut considérer que nos jambes plongent dans les masses vivantes de la terre pour les rencontrer et jouer avec elles.
Les cuisses et les hanches sont le début de ces jambes et traduisent l’impulsion première à aller dans le mouvement. Comme les jambes sont la famille du Chevalier, nous avons nommé hanche et cuisse « Fougueux ». La hanche permet d’associer grande mobilité, puissance et soutien du reste du corps : un miracle de l’anatomie grâce auquel marcher, courir, sauter, bondir est un jeu. Le Chevalier Fougueux nous propulse dans la vie.
La joie de l’élan
Le Fougueux est ce cavalier qui pousse un grand cri de joie et s’élance dans la steppe sans retenue. C’est l’élan qui grise, la sensation de puissance qui nous prend lorsque nous nous donnons à fond. Il y a du sourire dans cette expression pleine, saine, lâchée de la force.. car le Fougueux qui impulse le mouvement de la jambe est aussi la part la plus enfantine, spontanée de la famille du Chevalier.
Il est d’ailleurs remarquable que la forme de la tête du fémur évoque complètement celle de la tête du bébé qui passe par la matrice lors de la naissance : même inclinaison, mêmes proportions. La force nait du bassin comme l’enfant… et la force du fémur se donne en retour à la coupe du bassin, avec le respect de l’inclinaison de sa tête.
L’élan est joyeux et irrépressible à la fois.
Avec cela que nous pouvons nous jeter sur le dragon pour le dompter, faire nôtre sa puissance et suivre son mouvement sans chercher à la contenir.
Les symptômes de la hanche et de la cuisse
Les symptômes de la hanche traduisent bien souvent un manque de joie et d’élan : la vie est trop morne, contenue, l’énergie n’est pas assez lâchée.
Il n’est peut-être pas anodin que les personnes âgées souffrent souvent de là, voire se fracturent le col du fémur : peu de personnes vivent l’entrée dans le troisième âge comme une aventure enthousiasmante, source d’un élan nouveau…
La pression d’une vie de sérieux ou de crainte rend difficile de changer d’âge avec la curiosité éternelle de l’enfant.
C’est certainement ce que nous propose le fougueux, à chaque étape de notre vie, de savoir traverser les passages et s’élancer dan l’inconnu avec vigueur, tout comme la jambe jaillit de l’espace sécurisé du bassin…
Le message du Fougueux
« Quelle place donnes-tu à ta puissance ? »
« Quand as-tu pris le risque de t’élancer dans l’inconnu de toute ta force pour la dernière fois? »
« Te sens-tu stable dans tes appuis ? »
Nicolas BERNARD
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