La suspension sacrée
Il y a un grand sourire en ce début d’année !
Tout est contenu au creux de l’hiver.
Nous savons que les bourgeons les graines sont déjà prêts pour le printemps : sous la couche de la glace une intensité sacrée attend le grand déploiement. Le froid rempli sa fonction essentielle dans la maturation et l’intensification de ce qui va venir. Sans ce pétrissage un peu austère, les potentiels forgés à l’automne perdraient en puissance. La force de l’hiver contraint de rester dans le nid. C’est une pression qui nous invite à aller dans cette innocence qui est au centre de nous, à l’abri dans les murs de l’igloo ou de la bonne étable.
Cette période est sacrée car hors de l’action, même si tout s’y prépare. Sacrée car tout est prêt et tout est encore possible. Tout le potentiel à venir peut encore être infléchi par le silence environnant.
Ce n’est pas un hasard si la tradition chrétienne a imaginé des rois mages traversant les déserts pour déposer des offrandes au pied de l’enfant-source ! En s’inclinant devant lui, le sacré est reconnu et peut agir.
La source de vie
Parce que c’est le moment d’être dans le nid, et parce que les jours renaissent à peine, cette période est celle de l’enfant.
Depuis ce centre, nous sommes plus que jamais reliés à ce qui nous nourrit…. et ce qui nous nourrit c’est d’abord cette connexion intense, constante, indéfectible à la gravitation terrestre.
Se rappeler que quoi que nous fassions, par notre poids, nous adhérons à la planète, nous y sommes collés… nous sommes un élément de cette planète, toute notre matière en fait partie. Par notre matière nous communiquons en permanence avec tout ce qu’il y a dans le monde d’en bas.
Depuis le milieu de notre ventre, notre hara, notre centre de gravité, nous sommes en relation avec le centre de la planète, comme par un cordon ombilical !
Ceci est la source de tout. Nous l’appelons donc source de vie….
L’intestin grêle, les racines et l’archétype du Gourmand
Ce milieu du ventre est réellement, du fait de la répartition des poids, le centre de notre être autour duquel s’organise toute notre structure. C’est cette notion du hara d’où l’on nait, d’où l’on meurt…
Il l’est aussi du fait qu’il contient l’intestin grêle.
L’intestin grêle est notre véritable système racinaire : contrairement aux plantes qui vont vers les nutriments de la terre en y plongent leurs racines, nous faisons venir ces nourritures en les faisant passer par le tube digestif.
L’intestin grêle est une surface immense incroyablement repliée pour adhérer à tout ce qui rentre et en prélever ce qui est bon pour nous. C’est donc là que nous épousons la vie de la terre, et certainement de là que nait notre appétit de vivre… pour cela que nous nommons cette zone du corps « Enfant Gourmand ».
… considéré ainsi, peut-être que le temps et la modernité ont eu plus de sagesse qu’on ne le croit en substituant aux offrandes de myrrhe, d’or et d’encens les régalades sucrées de brioches et de galettes des rois, croustillantes et délicieuses !
La création du Soi et l’intelligence du ventre
Ce qui se produit au niveau de l’intestin grêle tient du miracle, car c’est là que sont fragmentées les molécules organiques sous une forme assimilable : c’est là que de ce qui n’est pas soi va pouvoir être intégré à soi….
C’est donc une interface sensible où on ne laisse bien sûr pas rentrer n’importe quoi. C’est tout à fait physiologiquement vrai de dire que tout part du ventre ! Notre être, notre identité, se construit depuis cette surface de relation. La manière dont la bonne santé de notre intestin conditionne la qualité de notre immunité est d’ailleurs de mieux en mieux référencée… et à la base du traitement de très nombreuses maladies !
Pour accomplir ce miracle délicat et vital d’intégrer l’autre à soi, il faut une grande intelligence : et il est aussi de plus en plus fait mention du système nerveux nerveux intestinal comme notre « premier cerveau » !
Les symptômes intestinaux et le manque d’adulte
Comme nous l’avons dit plus haut, considérer la digestion en général et l’intestin grêle en particulier comme la racine de tout l’édifice de notre santé amène à porter beaucoup d’attention à ce qui se passe là. Lorsque cette surface d’interaction perd de son intégrité, elle devient perméable… et la première réaction, qui sera à l’origine de très nombreuses pathologies est une inflammation.
Quelles qu’en soient les causes, cela parle d’irritation : le monde passe une barrière qu’il ne devrait pas franchir. L’enfant, au lieu de se sentir en sécurité et préservé, au lieu de recevoir avec insouciance des informations qui vont le faire grandir, se voit obligé de s’adapter à des étrangers qui n’auraient pas dû arriver là !
En amont de la digestion se trouvent le goût, l’odorat et la vue, reliés à la famille de l’instructeur, qui sont sensés veiller sur l’enfant pour que n’entre en lui que de bonnes nourritures. Les symptômes de l’intestin et ce qui en découle dérivent toujours d’un manque de capacité à veiller sur soi, sur son noyau d’innocence et à assurer sa propre intégrité !
Nous vivons dans un monde profondément malade de la capacité à veiller. Très peu d’entre nous incarnent suffisamment leur part adulte… pour eux-mêmes, leur entourage et ceux dont ils sont en charge !
Héritiers d’une longue histoire de mal-veillance, c’est un challenge pour nous tous de restaurer un lien vivant et fort à ces intestins, à notre enfant intérieur !
Le message du Gourmand
« Aimes-tu la vie ? »
« Te réjouis-tu de ce que tu manges, de ce que tu embrasses ? »
« Veilles-tu correctement sur ta joie de vivre ? »
Nicolas BERNARD
Bonjour.. Jadore vos textes et je préfère quelques vous lire sur mail que d’ouvrir votre oracle. L’intestin vient a point nommé..
Juste vous informé egalement, que le mot « nerveux » a été écrit 2 fois dans le texte : « Pour accomplir……..
……..premier cerveau ! »
Belle journée.
merci
Douces et extraordinaires journées pour cette année 2022
et riche en satisfactions
Lor
ex Marie-Muriel
Miam! Succulentes et exquises bouchées de mots. Mon ventre gronde de joie à la lecture de ce texte, mon intestin grêle tout à coup se sent au centre de l’alchimie du vivant! Merci.