L’heure de la récolte
Il y a un temps de l’année pour prendre pleinement conscience de ce que la vie nous offre et le savourer ! Un temps où on est plus à devoir se jeter au cœur de l’ouvrage car les dés sont jetés : on a fait du mieux que l’on pouvait, la saison s’infléchit maintenant doucement vers l’hiver… on ne peut que se réjouir de ce qui est là et lâcher prise… C’est ce que l’on nomme récolte.
C’est ce qui se passe en cette fin de mois d’Août et de début Septembre. Les derniers fruits à récolter sont presque à maturité, on sait maintenant quelles seront les réserves… les choses sont ainsi… et avec les jours qui raccourcissent on peut prendre ce petit temps de recul qui permet d’embrasser tout ce qui derrière soi…
Au-delà des comptes et des évaluations, il s’agit de goûter ! C’est un temps où des fêtes ont lieu pour célébrer ce moment.
La mâchoire supérieure et l’archétype du Débonnaire
Dans le corps, en arrière des dents qui croquent dans la matière des aliments, il y a le palais qui en recueille les saveurs. Cette arche haute est d’une certaine manière une cathédrale interne qui nous rappelle combien ce sens est sacré, combien la perte de goût est une atteinte profonde qui nous prise d’une part de la saveur de vie… à la lisière du profane et du sacré.
Avec le goût, dans l’intimité de nos sens, les secrets de la matière se révèlent d’une manière joyeuse et seule notre détente, à l’image de ce moment de l’année, peut nous permettre de réellement les apprécier.
Le Débonnaire est l’archétype associé à cette zone du corps car il est celui qui apprécie la vie, qui s’en régale… il fait partie, avec tout le visage, à la famille de l’Instructeur, car avec tous nos sens rassemblés là nous prenons de la hauteur sur la réalité, nous pouvons nous éveiller à ce qu’elle est, de perceptible, mais aussi au-delà. De toute cette famille, avec le goût, le Débonnaire est celui va le plus au contact de la réalité, qui s’y mêle.
C’est une part de notre psyché que nous représentons souvent comme un moine grassouillet qui aime aller à la taverne boire et rire avec le peuple. Il aime se mêler aux gens et l’ivresse. Il y trouve une élévation spirituelle, sans rien perdre de son statut de sage.
Le cycle du lâcher prise, l’ouverture à plus grand
Cette joie sage, c’est celle du lâcher-prise dont cet archétype ouvre les portes. Dans le cycle de notre alchimie, c’est l’endroit très précis de l’abandon à plus grand que soi. Toute la famille de l’instructeur est relié aux organes des sens, certes, mais aussi à l’espace entre ces sens…. et de ce fait, au niveau cosmique, à l’espace sidéral vaste et non manifesté qui existe dans l’univers dans le vide, entre chaque étoile comme entre chacun des atomes qui nous constituent. Espace de bienveillance et de potentialité infinie.
L’enseignement central du Débonnaire
Il est remarquable que cette ouverture-là commence par le goût, sens le plus enraciné… qui nous rappelle combien nous sommes des terriens et que notre accès au spirituel n’a de valeur pour notre croissance, pour notre intégrité, que quand il est vécu depuis notre corps.
Le Débonnaire invite sans cesse une part de plaisir dans nos vies… jusque dans nos apprentissages. Et les les sciences cognitives nous en confirment la nécessité : nous intégrons dans nos structures ce qui est savoureux, ce qui a du corps.
Peut-être, plus que tout autre archétype du corps, le Débonnaire nous rappelle que c’est bien tout notre corps qui pense et que penser a de la texture, de la masse et du goût !
Pathologies de la mâchoire supérieure
Nous pouvons subir toutes sortes de pathologies de cette zone du corps : fractures, inflammations, problèmes dentaires… et bien sûr perte de goût.
Nous faisons l’hypothèse ici que derrière ces pathologies, suivant leur polarité se cache toute une relation à la réalité : est-ce que l’embrasse suffisamment, avec tout mon appétit ? Ou est-ce qu’à l’inverse, je manque du détachement nécessaire pour apprécier les choses sans sombrer dans la luxure ?
Le message du Débonnaire
« Honores-tu ta vie et tout ce que tu goûtes comme des choses sacrées ? »
« Cesses-tu un peu de te prendre au sérieux pour savourer avec détente ce qui est là ? »
Nicolas BERNARD
Plus d’infos sur ce symbolisme : “Les Cartes du corps“
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