Quand l’émerveillement naît du savoir
Rabelais, avec son « gai savoir », nous ouvrait les portes d’un domaine tellement loin de la connaissance académique et scolaire ! On pourrait si facilement penser que plaisir et intellect sont deux choses antinomique.
Beaucoup ont souffert d’une réelle maltraitance scolaire qui leur a fait associer la précision du savoir à de la grisaille, à un labeur d’accumulation de dossiers sans saveurs… contraire à la vie et à la joie ! Et dans le même temps nous avons tous ces images des chercheurs de génie qui jubilent comme des enfants quand la grâce de la compréhension vient les toucher. On parle d’être illuminé par l’intuition…. et il est avéré que de nombreuses découvertes majeures semblent être arrivées, certes suite à un processus de maturation et de concentration parfois très long, mais de manière subite… comme si la connaissance décidait d’entrer d’elle-même dans le cerveau élu !
Ces instants sont des instants de vibration intense. Lorsque le cerveau comprend, tout l’être se faufile dans les lignes de sens et une sorte de rire mystique naît.
Le haut du cerveau et l’archétype du Mystique
Ceci nous rappelle que le haut du cerveau, ou plutôt la couche la plus externe du cerveau est ce qui est le plus proche des étoiles. Lorsque le doigt de la compréhension nous touche, c’est comme si le ciel s’ouvrait pour nous révéler à la fois son amplitude et sa structure. C’est vaste et précis. Les causalités et les résonances sont sources d’émerveillement car elles semblent se déposer en nous.
Les Chinois disent que le mental est un lac qui reflète le ciel.
… et l’on sait que cette couche singulière se nomme « néocortex » et qu’elle est extraordinairement plus développée chez l’humain que chez les autres espèces animales, à l’exception peut-être des cétacés qui semblent disposer de facultés d’un niveau comparable aux nôtres. Nous posséderions autant de connexions nerveuses qu’il y aurait d’étoiles dans l’univers… Le néocortex est à l’image du cosmos lui-même.
Pour toutes ces raisons de proximité avec l’ordre universel et la connaissance, archaïquement associé au monde d’en haut, il est assez évident de nommer cette zone du corps « le Mystique »… dans le sens de se plonger au milieu des mystères avec la joie de l’émerveillement.
L’enseignement central du Mystique
Le mystique nous réapprend que comprendre est une fonction vitale essentielle de l’humain… et qu’utilisée dans sa pureté , elle est saine.
J’aime aussi rappeler que dans les cycles d’alchimie, l’étape d’identification mentale vient juste après le cœur des processus de transformation… et que cette étape est nécessaire. C’est lorsque l’on voit l’or qui s’est formé, et qu’on le nomme, qu’il se met à exister.
En d’autres termes, la fonction de nommer permet d’accrocher de nouvelles étoiles dans le ciel.
Le Mystique nous invite à oser être intelligents, ciselés dans nos observations et dans les mots que nous posons sur le réel : nous ne le diminuons pas, nous le rehaussons… et en sommes nous-mêmes gratifiés par la joie !
Poser des questions – recevoir des réponses
Une déformation de l’utilisation de notre cerveau très « occidentale » est de croire qu’il est fait pour trouver des réponses… alors qu’il est fait pour les refléter !
Notre cerveau est très bon pour poser de bonnes questions, pour rassembler toutes les données d’un problème et les offrir au ciel, à l’immensité… Un mental sain et curieux cerne le périmètre d’un questionnement et fait confiance que la réponse va venir... dans l’ensemble du corps qui reçoit les inspirations qui viennent de partout.
Ce sont cela les éclairs de génie !
Lorsque le cerveau « rumine » pour trouver tout seul les réponses, il s’eutrophise, et comme un lac devient opaque.
Pathologies du haut du crâne
Par exemple : irritations de la partie haute du crâne, tumeurs cérébrales corticales, migraines…
Tout cela nous alerte peut-être que notre vie est étriquée. Il manque une dimension d’immensité émerveillante, d’intérêt pour les lois de l’ordre cosmique… ou un enlisement dans la vase des cogitations !
Le mental devient gris comme celui d’un vieil instituteur trop méthodique… le Mystique s’endort d’ennui !
Nous avons tous le droit d’être traversés d’éclairs vivifiants de compréhension !
Le message du Mystique
« Te sers-tu de ton mental comme d’un instrument précis pour sonder les mystères de l’univers, ou es-tu son esclave et te mène-t-il par le bout du nez de ses méandres sans fin ? »
« T’émerveilles-tu de la perfection qui t’entoure et dont tu fais partie ? »
Nicolas BERNARD
Plus d’infos sur ce symbolisme : “Les Cartes du corps“
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