Le début de toute chose

Peut-être l’avez vous senti ? Ces frémissements qui nous font sentir l’importance de prendre de nouveaux chemins, de nouvelles résolutions ?

Il peut y avoir de la peur, de la fatigue, de l’incertitude… car nous quittons un cycle et vivons des jours où la nuit domine…Et pourtant ! Alors que l’hiver est là, sous la neige (quand il y en a), sous le froid, la force de la terre commence déjà à s’élever, la durée des jours augmente, une lame de fond est en marche ! Elle nous pousse comme un sourire d’enfant qui se réjouit d’avoir atteint le sommet de la montagne et qui de son regard neuf embrasse l’immense vallée des possibles !

Ce nouveau cycle qui démarre, c’est l’archétype de l’Enfant Jaillissant qui l’inaugure.

Le temps de l’insouciance

Quoi que l’on ressente, un force d’expansion est là, au fond !… et c’est une belle chose que notre calendrier romain prolonge de quelques jours l’idée d’un renouveau : le 25 Décembre commence le retour du Soleil, le 1 Janvier, une nouvelle année…. et en réalité cette période du jaillissant va continuer jusqu’à l’épiphanie, jusqu’à la venue des rois Mages… avant qu’ils ne viennent pour mettre des mots sur le mystère, la force enfantine est pure, insaisissable, innommable !

Ce début d’année c’est ce potentiel maximum, insouciance de l’enfant qui n’a pas besoin de contenu, de projets et de projection… c’est la vie elle-même !

… c’est donc un peu tôt pour formuler des vœux… en êtres attentifs, nous devrions attendre quelques jours encore, comme ces peuplades qui ne nomment pas leurs enfants à la naissance, mais après avoir laissé le vent bercer leur hamacs quelques jours !

La source de vie

Le Jaillissant est au début de toute alchimie.

C’est donc la partie de nous la plus reliée à la source de vie, celle qui jubile de découvrir, qui part du centre et va vers le monde, avec instinct, spontanéité, innocence. Il est comme la force universelle qui pousse les bourgeons à éclore, les geysers à surgir. Une force que nous nommons source de vie pour honorer la fraîcheur de l’eau qui vient des profondeurs, qui porte la vie.

Une eau, qui selon certaines théories scientifiques, est créée dans les profondeurs de la Terre par les roches elles-mêmes… comme le neuf naît de l’ancien, comme les enfants du village qui jouent insouciants sur la place car les vieux veillent discrètement !

En nous tous il a un enfant d’une luminosité absolue, duquel tout peut recommencer, et à tous moments.

Le haut du ventre et l’archétype du Jaillissant

Dans le corps l’archétype de l’enfant jaillissant correspond à la zone haute de la digestion : foie, estomac, rate, pancréas.

C’est là que la « digestion » du monde (les aliments de la terre) commence, dans l’Estomac, sac rond comme l’enfant, sac primordial, source de quelque chose de nouveau. Comme par hasard, il est encadré par le Foie à droite et le Pancréas à gauche, comme entre un père dynamisant et une mère enveloppante : le foie est le Yang (« la Foi » lié au monde du Père) et le Pancréas est le Yin (pan-creas : « qui crée tout », lié au monde de la Mère). Le jaillissement, l’expansion, naissent de cet encadrement de Yin et Yang absolus.

Au niveau de la rate, qui est associée au pancréas, quelque chose d’essentiel prend aussi naissance : la définition de l’espace de soi, puisque c’est là que sont produites nos cellules immunitaires.

L’Enfant Jaillissant et ses besoins

L’enfant peut tout, comme un germe peut tout… mais il a besoin d’une terre réellement nourricière !

Potentiel infini, il est aussi fragilité extrême.

Ses besoins fondamentaux et légitimes sont l’enveloppement, la bienveillance, et la sécurité. Trois ingrédients indispensables hélas si rarement remplis dans notre société qui malmène les enfants très jeunes. Ceci, d’ailleurs sans qu’il y ait forcément de malveillance : simplement par un rythme qui ne suit pas les cycles, qui pousse l’enfant à se séparer de la mère trop tôt (souvent à 2 mois les enfants sont en crèche), qui l’expose à des environnements inconnus… et plus généralement qui le fait grandir dans des cellules familiales souvent restreintes alors que l’on dit que « pour bien faire grandir un enfant, il faut tout un village ».

Sécurité matérielle – non jugement – enveloppement aimant.

Adultes… et surtout adultes qui n’avons pas reçu cela enfant, c’est un grand challenge de s’offrir des conditions de vie qui honorent ces besoins… car ils seront actifs jusqu’à la fin de nos jours… tant que l’étincelle de vie sera là, tant que l’enfant vivra !

Les Symptômes du haut du ventre

Ô combien sont nombreux les symptômes de cette zone… et combien ils doivent nous montrer que quelque chose dysfonctionne à la base et que tout notre être est en profonde adaptation.

Les aigreurs et douleurs d’estomac nous montrent peut-être simplement que nous laissons entrer en nous des choses (matérielles, émotionnelles, spirituelles) qui ne sont pas bonnes pour nous, qui ne sont pas de la bonne eau pour nos germes précieux.

Les problèmes de foie, nous le savons, parlent souvent de colère… car l’enfant jaillissant est aussi l’étincelle qui passe malgré tout, le feu sacré qui peut-être n’est pas assez honoré !

Du côté du pancréas naissent les diabètes, maladies de manque d’autonomie par excellence, puisque l’individu perd son indépendance pour maintenir son taux de carburant énergétique… l’enfant est seul, il manque certainement d’enveloppement !

Et enfin avec la rate vient l’immunité, donc l’identité : l’individu n’est pas reconnu pour ce qu’il est : une graine unique, et non une chose interchangeable !

Le message du Jaillissant

L’enfant jaillissant vous interpelle… « laissez-vous de la place au jaillissement dans votre vie ? »

Cela n’est pas facile lorsque l’on a appris à tout contrôler, à se méfier des autres.

Il y a besoin de redévelopper une grande délicatesse et bienveillance envers cette part fragile de soi : elle est précieuse.

« es-tu assez enveloppant et sécurisant pour toi-même ? »

En ce début d’année, soyez à l’écoute et bienveillants.

Nicolas BERNARD