La carte du Jouisseur n*12 du jeu de carte l’oracle du corps des Neuf Souffles, porte la qualité de « créer en jubilant »… et est reliée aux organes génitaux externes (vagin, pénis), c’est à dire à ces organes avec lesquels nous faisons l’amour, avec lesquels nous prenons plaisir avec l’autre, ces organes avec lesquels nous entrons avec l’autre dans un niveau de proximité proche de la fusion, au travers desquels nous pouvons expérimenter l’orgasme.

Le symbolisme corporel des organes génitaux

Créativité et sexualité sont intimement reliées : des approches multi-millénaires comme le tantra ou plus récentes comme la somatothérapie de Reich s’y sont intéressées de près et montrent qu’il est impossible d’être créatif dans tous les sens du terme (incluant en premier la capacité à investir sa vie quotidienne de tout son être) sans une énergie sexuelle saine, ouverte, joyeuse.

Notre sexualité comme notre créativité peuvent prendre différentes dimensions.

Nous pouvons jouir du bout de notre sexe ou de tout notre corps.

Nous pouvons créer des crottes de mouches, exposer nos névroses ou au contraire déployer dans notre créativité toute notre puissance et l’offrir avec générosité avec l’extérieur.

Nous pouvons faire l’amour fermés en nous-mêmes et créer en ayant l’oeil rivé sur notre nombril… nous pouvons à l’inverse faire l’amour au monde entier en se donnant pleinement et créer des oeuvres qui ensemencent le cosmos.

Ce qui différencie ces « niveaux » de sexualité et de créativité c’est d’abord le fait d’inclure l’autre ou non. Le miracle est que lorsque l’on fait avec l’autre, presque en s’oubliant dans le lien à l’autre, lorsqu’on se donne, on ne se vide pas… on est rempli : l’univers semble se joindre à notre danse amoureuse, créative et la puissance de vie monte au travers de nous.

Le jouisseur est l’organe de don de force de notre corps : au travers de notre sexe, la véritable puissance motrice de la Terre, le feu du dragon porteur de vie et gardien de trésors se donne au monde. Lorsque nous acceptons cela, notre libido devient portée, traversée…

Par l’acte charnel d’amour, nous pouvons donner la vie. Par l’acte créatif, nous ensemençons la vie.

La création comme la sexualité sont de même nature et sont sacrées.

Pas étonnant que l’un comme l’autre soient détournées et souvent mal vécus dans notre société : une des premières hérésies de nos grandes religions a été de stigmatiser l’énergie sexuelle. Pourtant pas de vie sans elle.

Avec une libido blessée, il est normal que le sexe soit si désacralisé, débauché, réduit à un espace de luxure sans but noble… et il est normal que trop souvent l’art se retrouve vidé de toute force vitale et qu’il se soit réfugié dans les sphères mentales de l’art contemporain.

L’archétype du jouisseur nous invite à refaire grandir le feu en nous et l’assumer, le chevaucher, et à le partager dans notre sexualité et notre créativité comme des êtres jubilants.

L’acte de sortir de soi sa sensibilité et ses bouillonnements est éminemment délicat. Dans notre monde cela demande du courage et de l’engagement.

C’est une prise de risque évidente : vais-je être reçu, vais-je être respecté ?

Quand je montre ma créativité, je suis nu comme lorsque je fais l’amour, je suis collé aux autres, au monde comme à la personne à qui je fais l’amour.

C’est très organique, sensuel  et intime.

C’est aussi transformateur, très transformateur. Oser créer, oser faire naître de nouvelles formes au travers de soi, c’est activer une dynamique de vie tellement fondamentale qu’elle nous transforme nous-mêmes. Notre expérience de thérapeute nous le montre : dès qu’une personne se remet à créer, son processus d’évolution personnel est gagné ! Elle en devient le moteur.

Quand des artistes viennent à nous, nous essayons toujours de les amener à se servir consciemment de leur art comme d’un moteur de leur évolution : car c’est souvent la chose essentielle qui leur manque et que notre société a en grande partie perdu : la conscience que l’art est sacré, qu’il est un acte et une prière à la fois, qu’il mobilise l’invisible dès que l’on se rappelle à quoi il sert et qu’on le dédie à quelque chose qui va au-delà de notre nombril.

La créativité qui reprend racine dans sa dimension sacrée est une activité qui englobe bien plus que la sphère sexuelle : elle est une jouissance de nos 3 centres : instinctif, émotionnel et mental. C’est une expression de notre être entier, et c’est une expression qui ramène à notre être sa congruence.

Nous sommes certains, de même que tout être est sexué, que tout être est créatif. Le corps nous le montre… et nous invitons chaque personne à se le rappeler, car être créatif veut dire être vivant !

Pour cela trois ingrédients sont nécessaires :

• nourrir son énergie pour faire monter le feu
• oser lâcher l’imaginaire, l’exprimer, risquer le ridicule
• le dédier à plus grand que soi

Notre prochain rendez-vous est au Pays Basque, sur le thème de la Créativité… trouver la graine créatrice unique en soi et partager avec le monde l’oeuvre d’art que nous sommes tous…
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