Le thème de l’argent est très sensible, surtout en matière de spiritualité et de développement personnel. Rencontrer le sacré, ou simplement faire du bien à autrui ne font pas bon ménage dans notre culture avec le profit financier.
Il existe souvent une sorte du culpabilité à faire payer pour un service de cet ordre, comme si la transaction financière pouvait le salir ou en diminuer la valeur. C’est peut-être un héritage de la religion chrétienne où la fonction spirituelle et psychologique était réservé au prêtre qui était lui rémunéré par l’institution…
En tous cas c’est une sorte de conflit qui réapparait souvent et dont nous-mêmes ne sommes pas exempts.
Pourtant, demande-t-on à un boulanger de nous livrer son pain gratuitement ? De qui d’autre que des guérisseurs, des guides spirituels et des thérapeutes estime-t-on que leurs services et le temps passé decvrait être gratuit ?
De moins en moins de monde aujourd’hui ne met en doute l’absolue nécessité pour l’humanité et pour la planète de guérir de ses pathologie par la thérapie et la spiritualité. C’est une nécessité encore plus vitale pour notre avenir que de manger ou de s’habiller.
Pour nous, nous redemander la valeur que nous attribuons à nos propositions (stages, formations, soins), c’est nous reposer la question de ce que notre travail apporte à l’humanité… et nous n’avons pas d’autre point de repère que nos ressentis profonds, la sensation de l’énergie que nous déployons, des soutiens que nous recevons, de l’impact que nous avons, visible ou invisible.
C’est l’occasion à chaque fois d’une forme de méditation de la place que nous occupons. Notre corps est notre meilleur pendule pour sentir ce qui est juste.
Il y a d’autres paramètres qui rendent difficiles de fixer un prix dans ces secteurs d’activité.
Il est difficile de fixer une valeur objective, d’abord parce que :
- le service que nous rendons ne dépend pas du coût de la matière première, comme un boulanger par exemple.
- le temps consacré pour atteindre la compétence requise pour accompagner des personnes sur leur chemin personnel est difficilement quantifiable.
Dans notre cas, ce que nous transmettons au travers des Neuf Souffles est le résultat d’une vie entière consacrée à chercher de la cohérence et des pratiques efficaces. C’est ce qui occupe encore aujourd’hui tout notre temps… le temps et l’argent investis dans cette direction ne peuvent être évalués.
De plus, ce temps et cet investissement nous l’avons fait d’abord pour nous-mêmes. Il ne s’agit pas, dans la plupart des cas, d’enseignements suivis dans un but délibéré d’en faire un métier, mais dans le but premier d’aller bien nous-mêmes, de nous rapprocher de notre propre nature. C’est une démarche qui nous paru naturelle, essentielle, nécessaire.
Pour toutes ces raisons, nous pourrions être tentés de vouloir rendre notre enseignement le moins cher possible pour ne pas créer de discrimination liées à l’argent.
Pourtant, notre expérience nous montre que la transaction financière joue un rôle premier dans l’efficacité même des services que nous rendons. C’est étrange et assez déconcertant, mais un soin ou un stage « bradé » pour le rendre accessible à tous ou à quelqu’un en particulier, a pour effet quasi systématique une baisse de valeur aux yeux de celui qui bénéficie d’un prix bas…
Il se trouve aussi que les témoignages de gratitude ne viennent que rarement de ceux-là, mais plutôt de ceux qui ont payé le « prix fort »… Comme si la valeur réelle de ce qu’on propose ne peut être reconnue que si le prix proposé est en rapport.
C’est un phénomène connu dans l’industrie du luxe : prix fort = haute qualité.
Nous connaissons la possibilité d’abuser de ce phénomène en proposant des prix super élevés au-delà de la valeur réelle apportée…
On dit que la règle d’une transaction honnête est de donner plus en valeur d’usage que ce que l’on demande en argent. C’est un repère qui nous parle beaucoup, même s’il est extrêmement subjectif dans notre activité… mais c’est une direction qui pose notre esprit dans la direction de : « quelle est la valeur de ce que je donne, suis-je honnêtement à l’aise avec ce que je demande et ce que je pense que ça apporte ? ».
… et c’est encore une méditation dont on ne trouve les réponses sincères que dans nos ressentis corporels.
Encore une chose importante sur ce thème. C’est une question qui nous a été posée par l’un de nos enseignants, Ya’acov Darling Khan, co-fondateur de la School of Movement Medicine : « de quelles conditions de vie et donc de quels revenus as-tu besoin pour donner le meilleur de toi-même ? ».
Question que nous trouvons d’une profonde sagesse. Nous ne cessons de nous la reposer et de puiser en elle de la matière à nous sentir légitimes de recevoir abondamment en échange de ce que nous aimons partager avec abondance.
Si nous sommes en survie et dans la sécheresse, comment pourrions-nous contribuer pleinement à un monde vivant ?
Nous espérons que ces réflexions peuvent nourrir votre cheminement.
Pour un monde meilleur, nous nous souhaitons à tous de trouver la valeur des dons que nous partageons avec les autres !
Nicolas BERNARD
Je suis entièrement d’accord avec vous!!!
On demande aussi aux musiciens et danseurs de travailler gratos, et ça n’est pas plus juste.
Allez bises
PS: les augmentations sont très raisonnables
Bonjour Nicolas et AnnEna
Effectivement le thème de l’argent est très sensible dans le domaine du spirituel, où le « prix » n’est pas estimable seulement avec rationalité .
Il l’est aussi dans nos sociétés actuelles, où une partie de la population aspire à plus d’échanges non monétisés, et où une petite partie de la population amasse des sommes astronomiques. Un fossé se creuse et rend délicates, voire tendues les questions d’argent.
Donc dans ce contexte, je comprends votre soucis de transparence, d’apaisement et de conscience.
Merci pour votre sincérité.
C’est un bon sujet !
Je suis thérapeute, pour l’instant je travaille surtout avec des enfants. Cet histoire de prix y est encore pire !
Comme mes collègues pratiquent des prix totalement différents (et jamais suffisamment rentable !) je m’aligne.
Comment demander 50 eur alors que personne autour de moi pour le même service ne le fait ? (ce serait pourtant le min rentable pour une séance de 45′)
Pas à pas j’avance et rectifie, quand même, certaines choses. Car en plus de ce prix bas, certaines prestations sont…gratuites.
Ca parle d’estime de soi et aussi du cadre thérapeutique lui-même : je travaille (notamment) cet estime de soi avec les enfants; travailler gratuitement est donc incohérent puisque je ne respecte pas ma propre valeur. J’ai une allocation de 800eur/mois, j’ai à gagner ma vie au minimum normalement.
En chemin.
Top !