Je suis le Barde dont la lyre sont les dents.
Tu me vois apparaître dans les branches qui se révèlent alors que tombent les feuilles sous le choc des couleurs de l’automne.
Mon sourire a le mordant de l’ivoire. Je scande les souffles qui nous traversent pour créer le rythme de l’inspiration.
Je suis intense, car ce que j’ai à dire compte.
Je te regarde, toi qui te tient dans la prairie de la vie, inconscient des grands vents qui s’approchent. Alors que tout retourne à la terre, tu ne soupçonnes pas quel point tu pourrais être retourné toi aussi !
Moi, plus que tout autre, je suis posé à la lisière… je ris de la sauvagerie qui habite ces vastes espaces encore inexplorés et qui ne demandent qu’à surgir à ta rencontre.
Ne t’étonne pas si je te regarde aussi fortement que la beauté qui s’abat sur nous : je veilles à ce que tu reçoive au mieux cet inconnu que tu vas devenir.
Je suis le messager de ces temps qui redescendent et des odeurs d’humus qui vont à toi.
Je vais mordre dans les mots et les souffler sur toi.
Peut-être effroi, peut-être douceur.
Dans tous les cas ces mots sont des graines.
Je les glisse dans les replis de ton réel.
Bonne chair ferme, bonne terre meuble !
Je suis le Barde, je joue ma musique en arrière de toi.
Nicolas BERNARD
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