Nous avons passé le col, nous nous sommes perdus dans le noir, nous avons été au bout de ce qui était possible.. nous sommes là !
Nous nous sommes faufilés comme nous avons pu.
Nous avons traversé les parfums et les charmes, goûté les contacts, rencontré les étoiles cristallines.
Nous avons marché pour participer à la rotation de la terre, aimé pour aider les composts.
Nous avons fait de notre mieux…
Parfois, en geignant, nous avons raclé notre tête au fond de la caverne, matrice sans espoir.
Nous sommes montés, nous sommes descendus.
Année rugueuse derrière nous, année de dentelles avec nous.
Dans le creux de l’estomac, le gros bébé se présente par le flanc, géant couché sur la colline, rendu à l’instant.
Il est passé de ce côté de la lumière.
Après que le vieux rideau soit tombé, trois jours à peine pour les derniers mages, le mouvement de l’arrêt est venu dans l’inspir s’étirer vers les secrets.
Il existe, au fond du plus dense, une chose mystérieuse, un réservoir latent.
Masse informe lente.
Source d’où vient le temps du Jaillissant.
Je suis l’énorme bébé, aura invisible mais expansive.
Présence éternelle comme l’instant initial.
Je suis l’esprit simple qui nait au nouveau cycle, l’indestructible commencement.
Je suis l’enfant Jaillissant.
Je te regarde avec cette mollesse de celui qui n’a pas de début et qui n’appartient ni à la fin ni au déroulement. Je te regarde avec cette énormité à laquelle personne n’échappe.
Depuis le sac de mon ventre, dans la besace de mon estomac, je porte déjà les coquineries et les tracasseries à venir. De ma gidouille se déroule la grande cloche de la vie.
Tu ne le sais pas mais je t’ai déjà dépassé.
Et tu es devant moi, car tu es mon rêve.
Je te regarde comme tu es à moi.
Je te regarde comme j’ai besoin de toi.
Je suis l’enfant Jaillissant, graine de bruissements, premiers tintements.
Derrière moi déjà s’oublient les rythmes d’antan, émouvants.
J’ai tout ce corps prêt à se déployer, ces forces prêtes à se dérouler.
Organes curieux, personnages nombreux.
Je vous abreuve de vitalité.
Vitalité prête à bondir, à se dresser, à envelopper, à épouser, à s’émerveiller, à veiller, poétiser et conserver avant de rejaillir à nouveau.
Il faut un village pour qu’un enfant grandisse.
Un nouveau cycle commence avec moi.
Je suis le Jaillissant.
Nicolas BERNARD
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